ÉDITORIAL

VOX #2

Comme l’indiquent les récentes publications du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), l’urgence écologique n’est plus à démontrer. Le secteur artistique et culturel fait lui aussi face aux bouleversements à venir et doit s’engager rapidement et concrètement dans un processus inévitable de transformation.

Le rôle et la responsabilité des artistes et des acteurs culturels sont ainsi primordiaux. De nombreuses initiatives ont déjà été mises en oeuvre, démontrant que de plus en plus de professionnels ont conscience de l’urgence mais surtout agissent, de manière créative et déterminée, pour participer à la transition écologique, énergétique et sociale de l’ensemble du secteur culturel.

Mais comment envisager de nouvelles manières de produire, voire de consommer, dans le domaine artistique et culturel ? Quelles limites, ou plutôt quel horizon, se fixer ? Ne s’agit-il pas définitivement de renouveler les imaginaires pour dresser un futur sinon plus radieux au moins
conscient du chemin à tracer ?

Dans ce nouveau numéro, porté par 10 Alliances françaises, de 9 pays différents, Vox tente donc de répondre à ces questions en allant à la rencontre d’artistes et d’acteurs culturels latinoaméricains et caribéens pour découvrir une diversité d’actions menées en ce sens.

Tandis que le duo Clandestino au Panama investit le champ de l’économie circulaire et de la récupération des déchets à travers le design et la technologie, le collectif Red Entre Montañas, sur
les hauteurs de Medellín, invente de nouvelles formes pour visibiliser son territoire rural et ses richesses. A Puebla, une exposition artistique au Museo Urbano Interactivo du TEC vient questionner le public sur le changement climatique et ses désastreuses conséquences, alors qu’à Cochabamba, la plateforme citoyenne Kunturillo se dédie à des actions de sensibilisation pour la préservation du fleuve Rocha. En Equateur, une nouvelle résidence d’artistes a vu le jour aux portes de l’Amazonie pour interroger la conservation d’une biodiversité en danger et en Colombie, IDEARTS (Instituto Distrital de las Artes) expose son plan stratégique en matière de pratiques écoresponsables du secteur culturel bogotano. Des artistes aussi – Boris Salina (Loja), Laura Aguilera Mendieta (Ushuaia), Milena
Volonteri (Saint-Domingue), Ronald Mevs (Jacmel) – témoignent ici, toutes et tous, de démarches singulières et engagées. 

Comme pour chaque numéro, un espace est offert, sous la forme d’un portfolio, à un collectif d’artistes dont la démarche résonne avec les problématiques abordées dans les entretiens. Pour cette édition, c’est Ruda Colectiva, collectif de femmes photographes, qui est mis à l’honneur. De Ñemby au Paraguay à São Paulo, de Valparaíso à Tecpan au Guatemala, 11 photographes latinoaméricaines ont, pendant la pandémie, mené un travail documentaire et artistique fort sur la question de la sécurité alimentaire, corollaire évident de la transition écologique.

Enfin, la parution de ce 3ème numéro marque non seulement le premier anniversaire de la revue mais surtout le lancement du site internet : revuevox.com. Plus accessible et plus intéractif, le site web vous offrira un meilleur confort de lecture et une liberté de navigation. Vous y retrouverez l’ensemble des articles déjà parus, des contenus supplémentaires et, pour la communauté enseignante et apprenante de français, des ressources pédagogiques.

Écouter l'audio en espagnol

Écouter l’audio en anglaise

Écouter l’audio en Portugaise